La Commission de Régulation de l’Energie recommande une hausse du tarif des réseaux de distribution du gaz dès juillet 2024. Les factures pourraient grimper de plus de 10 % pour certains ménages… tandis qu’elles resteraient stables pour d’autres. Explications.
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La hausse pourrait dépasser les 10 % pour les ménages utilisant le gaz pour la cuisson. ©gettyimages
Vers une hausse du prix du gaz en juillet ?
Début février, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) et le gestionnaire du réseau GRDF se sont prononcés en faveur d’une hausse du tarif des réseaux de distribution à partir du 1er juillet. Une décision qui pourrait engendrer l’augmentation de vos factures de gaz, alors même que le coût de l’électricité vient lui aussi d’augmenter. « Le tarif du gaz augmentera en juillet 2024 pour financer les dépenses d’entretien des réseaux », a confirmé sur le réseau social X Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE. L’augmentation sera en moyenne de 5,5 % pour les foyers utilisant le gaz pour le chauffage, et de 10,4 % pour les ménages dont l’utilisation se limite à la cuisson et l’eau chaude. L’augmentation demandée par la CRE s’explique notamment par la diminution des revenus de GRDF suite aux efforts de sobriété énergétique des consommateurs, à la diminution constante du nombre de foyers raccordés au gaz naturel (- 110 000 en 5 ans) et au besoin de financer le développement des infrastructures nécessaires au développement du biométhane.
La hausse recommandée par la CRE et le gestionnaire du réseau GRDF doit encore être validée par le Conseil supérieur de l’énergie.
Vos factures stables malgré la hausse du gaz ?
Les augmentations annoncées dans le paragraphe précédent restent théoriques. En réalité, rien ne permet d’assurer que vos factures de gaz augmenteront dans ces proportions. En effet, l’augmentation effective dépendra surtout de l’évolution des prix de marché d’ici le mois de juillet. Or, pour le moment, ils sont en baisse alors que nous sommes en plein hiver, qui est une période où ils sont généralement en hausse. Concrètement, début février, le TTF néerlandais, indice considéré comme la référence européenne pour le gaz, s’établissait autour de 29 euros le mégawattheure (MWh), bien loin de son pic de 249 euros atteint en août 2022. « L’un dans l’autre, on va payer un peu plus cher pour les tuyaux, et le prix du gaz lui-même baisse. Si le prix du gaz reste en juillet là où il est aujourd’hui, la facture sera stable », a affirmé Emmanuelle Wargon chez nos confrères de RMC. Dans les faits, seuls les clients ayant souscrit une offre indexée au tarif de référence du gaz pourront bénéficier de ce mécanisme. Les consommateurs ayant souscrit une offre à prix fixe ne bénéficieront pas automatiquement du recul du prix du gaz.
Opter pour une énergie décarbonée : quelles aides ?
Dans ce contexte de hausse des prix du gaz, n’hésitez pas à comparer les différentes offres du marché grâce à un comparateur en ligne et à adopter des éco-gestes pour réduire votre consommation d’énergie. Et si c’était également l’occasion de changer de mode de chauffage et opter pour une énergie décarbonée en installant par exemple une pompe à chaleur ou un poêle à bois ? Pour cela, vous pouvez bénéficier de plusieurs aides, notamment de MaPrimeRénov’, dont le taux de prise en charge des travaux peut désormais atteindre 90 % pour les revenus les plus modestes, avec un plafond de prise en charge des travaux porté à 70 000 € (contre 35 000 € en 2023) pour les rénovations les plus performantes, à savoir les travaux permettant de gagner au moins quatre classes au DPE. Parallèlement à MaPrimeRénov’, d’autres aides à la rénovation restent mobilisables en 2024. Nous pouvons évoquer les CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) accordés aux ménages entreprenant des travaux de rénovation globale, l’éco-PTZ prolongé jusqu’en décembre 2027 avec une hausse des plafonds d’aide ou encore les aides locales.